Exposition : Du samedi 26 juin 2010 au dimanche 29 août 2010
Depuis plus de vingt ans, Nicolas Cornet sillonne les routes, les pistes et les rivières de l’Asie du Sud-Est. Réalisées à Java, au Vietnam, au Cambodge, en Thaïlande et en Birmanie, ses photographies
révèlent l’unité d’un monde où l’eau est omniprésente sous toutes ses formes, en ville comme dans les champs ou la forêt : rivières, cascades, vapeur, brumes, pluies diluviennes des moussons ou simples
flaques. Eau sauvage et nourricière des crues saisonnières, eau domestiquée des rizières, des bassins des temples, eau figurée
sous forme d’esprits tutélaires, elle façonne des paysages irréels où la distinction d’avec l’air et la terre devient incertaine. Qu’elle renvoie l’image de palais impériaux, de pagodes, de marchés actifs ou celle de paysans repiquant le riz, elle est un miroir qui dédouble le monde et en brouille les limites habituelles. Tout semble vivre en symbiose avec elle : au Vietnam, la notion de « pays natal » ne se traduit-elle pas par « terre et eau » (Dat Nuoc) ?
Cette circulation entre les choses et les hommes trouve son contrepoint plastique dans le recours à des diptyques ou des triptyques dans lesquels et entre lesquels Nicolas Cornet tisse des liens mystérieux
et poétiques, unissant visages et paysages, terre et ciel, végétation et rituels, architecture et nature...Gris des ciels gorgés de pluie, vert obsédant d’une végétation qui prolifère dans la moiteur, éclat vif
d’une fleur ou d’un vêtement, perfection des gestes ancestraux, regards dignes et sereins se succèdent, nous invitant à une déambulation onirique.
J.-C. F
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