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Exposition : Du samedi 26 juin 2010 au dimanche 29 août 2010 De ses séjours réguliers au Sénégal, Annie Bottero rapporte des photographies qui lui remémorent une réalité familière : des proches, des amis, des scènes de la vie quotidienne.
C’est sur ce matériau, somme toute assez banal, qu’elle va opérer une transmutation : elle intervient manuellement sur ses tirages qu’elle peint, gratte, enrichit de dessins. En brouillant les arrière-plans, elle décontextualise les scènes et les personnages qui semblent parfois prendre valeur d’icônes africaines. Sans souci des contours ni de fidélité aux tons, elle fait intervenir la couleur par aplats, pour elle-même, avec une puissance suggestive qu’accentue la trace des gestes du peintre. Des envolées de « flocons » blancs ou dorés achèvent de déréaliser ces scènes ordinaires qui semblent, tels des souvenirs lointains et heureux, magnifiés par la mémoire.
Annie Bottero est d’abord peintre, plus désireuse de suggérer que de montrer une réalité. La photographie lui fournit le point de départ de son travail : des éléments puisés dans sa propre vie ; elle lui permet de se consacrer au traitement émotionnel des sujets, en toute liberté, affranchie de la tyrannie de l’instantané. Sans intention préméditée, elle peut alors prolonger la vision du photographe, se laisser porter par l’image, l’éloignement temporel, l’humeur du présent.
J.-C. F.
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